
Tout ça aurait pu ressembler à l'extase, mais c'était surtout la merde, je dois le dire. Tout ça était la conséquence d'une relation qui n'a pas fonctionné. Comment pouvais-je savoir que Monsieur allait me larguer à quelques heures du grand départ, valises et PVT à la main, après avoir dépensé autant d'énergie pour tenter de le rejoindre. Tant pis pour lui pauvre con, mais tant pis aussi pour moi pauvre conne, car je n'avais plus vraiment d'endroit où aller, peu de contacts, pas d'emploi, pouvais-je descendre plus profondément dans cette galère? Ça ressemblait à un pastiche de Bridget Jones, sans budget avec une comédienne mals préparée, du mauvais goût à la puissante 10, même John Travolta n'aurait pas voulu y jouer le rôle d'un livreur de pizza.
Direction Charles de Gaule : "Vive le Québec libre" Il était effectivement libre! Jamais de mes trente petites années d'expérience de vie, cette liberté n'avait été aussi présente et m'avait aussi ébranlée. J'en avais le mal de l'air, l'avion aurait pu chuter à ce stade, plus rien ne pouvait m'étonner.
En Premiere classe de Zoom Arline. Je me souviens, j'avais les yeux en larmes comme une gamine à qui on venait d'enlever son ours en pluche. Déconcertée, ma collègue de gauche n'a rien compris à mon histoire, elle pensait que je venais de quitter l'homme de ma vie, "mais non connasse, je viens le rejoindre, mais il ne m'attend plus.... Du genre dring, dring, il n'y a plus de correspondant sur la ligne.... "Par pitié, elle m'a quand même offert son verre de vin, un liquide à vaisselle imbuvable, il faut bien aller en France pour que sur le vol on vous serve un vin américain... Remède miracle toutefois ingurgité en deux gorgées, rapidement il a fait son effet, j'ai fermé les yeux et sans réfléchir je suis arrivée à la tour Eiffel.
7 heures plus tard, j'étais sur le quai du train, j'ai fait la courageuse, téléphoné d'anciennes copines, quémander des nuits sur des sofas inconfortables et la suite vous la connaissez (facile vous n'avez qu'à relire ce blogue en commançant par la fin)... Oui il y a des jours comme ceux-là qu'on n’oublie pas, on se sent tellement petite dans ses chaussures... Mais heureusement, il y'a aussi les autres jours qui se suivent qui font grandir...