mercredi, septembre 26, 2007

Dring, dring, Alléluia!


9h00, le téléphone sonne... Pas encore le vendeur du Journal de Montréal, je vais lui botter les fesses à ce connard! À moins que ce soit un vendeur de thermopompes... Ouin Allo (voix à moitié endormie et pas du tout chaleureuse, quelle comédienne!) Une petite dame au bout du fil...Vous, vous souvenez de moi, on s'est vue hier, he...oui, oui absolument (en changeant en quatre secondes du registre de la fille frustrée à la fille gentille, merde, pourquoi j'ai pas fait installer l'afficheur comme je devais le faire aussi!) C'est l'entreprise où j'ai passé une entrevue pour un poste la veille, mais je ne croyais pas qu'on me téléphonerait aussi rapidement. Sur le coup, je me suis dit que ça devait être négatif, c'est trop rapide, il doit y avoir quelque chose de louche...Voulez-vous toujours travailler avec nous? Moment de réflexion (ça fait plus professionnel et moins désespéré)...Tic, tac, tic, tac...OUI!


Habituée à me faire essuyer par d'autres candidats et de recevoir toutes sortes d'offres en dehors de mon champs d'expertise ces jours çi, je lui ai demandé de confirmer : C'est bien un poste d'adjointe à la direction, hein? Pas de réceptionniste, on s'entend? Oui, oui Chantale! Et que pensez-vous de commencer demain matin? Demain matin? Après quatre mois, 120 jours de macération, 2800 heures de végétalisation entre Paris et Montréal à chercher...Humm le choix est dur...OUI my god OUI!

mercredi, septembre 19, 2007

Le cadeau


17h00, je sors de ma réception de merde avec la tête grosse comme une citrouille et l’estomac en charpie. Lina la comptable avait eu la gentillesse de faire une tournée de café à tout le bureau pour motiver les troupes, mais son breuvage goûtait davantage l’huile à moteur que l'arôme des noisettes. Pour ne pas l'échauder dans sa mission, j’avais repris une tasse qui s'avéra une mauvaise décision.

Ainsi, debout sur St-Catherine, coin Peel, je regardais mon gobelet froid à peine terminé en me demandant quelles nouvelles insultes mon imbécile de patron en petit complet gris allait me servir demain pour ma dernière journée de travail? Cependant, cette préoccupation fut vite balayée par une autre question : qu’est-ce que j’allais bien trouver pour la fête de Brad? Il ne restait plus que quelques heures avant la réception et je n’avais toujours rien acheté. Une nouvelle copine? Une mention d’honneur pour ses études? Un millésime 1974? Brad a foutument tout et ce qu’un gars peut vouloir, sauf une blonde et le modèle qu’il cherche, ne se vend pas au Girls Dépot (malheureusement pour Brad, les modèles de perfection comme moi sont très rares).


J’hésitais une seconde, titillée par l’envie de lui acheter un certificat-cadeau d'abonnement à vie chez Lava Life ou un billet de spectacle de Marc Boillard. Mais si Brad n’aimait pas son cadeau, qu'est ce que je fais? Et s'il trouvait une fille vraiment nulle sur Lavalife que je ne puisse, la supporter, (un mélange d'Anne-Marie Lozic et de Denise Bombardier, genre) Au secours! Comme Brad est mon meilleur ami de gars et mon voisin, je vais être nécessairement obligée de la croiser régulièrement et surtout d'entendre ses beuglements lors de leurs ébats amoureux... Je n'ose même pas imaginer! Non, ne prenons pas de chance!

Reste qu’avec toutes ces questions il était 17h30, j'avais un souper à popotter, des invités à recevoir et je n’avais toujours pas de cadeau! Vous imaginez, je reçois les meilleurs potes de Brad et quand sera le temps de lui remettre ses présents, je n'aurais rien à lui offrir? Ça donnerait trop de points à son ex.


En me persuadant qu’il avait d’autres causes plus nobles à défendre que la vie sexuelle de Brad, j’ai décidé finalement de commencer par lui offrir une carte : cher Brad c’est ta fête, alors bonne fête! Pour le cadeau, he bien je ne peux pas te le dire maintenant, car c’est une MEGA surprise! Tu verras au cours de l’année! Avec le temps il va peut-être oublier que je ne lui ai rien acheté et puis, il aura juste un plus gros cadeau de Noël cette année, point!

jeudi, septembre 13, 2007

La standardiste part 2


Afin d'arrondir la fin du mois et surtout, pour ne pas regarder les stupides émissions de service du matin, j'ai décidé d'accepter un poste de réceptionniste d'une semaine chez le groupe Navire*

Encore échaudée de mon expérience comme standardiste à Paris, j'hésite, puis en voyant l'image d'une Chantale en pyjama bleu poudre démoralisant devant l'émission des tomates et des connes*, je décide de tenter le coup!

À peine arrivée dans la compagnie aux fauteuils de cuir beiges qui puent le neuf et aux néons bleus ringards, je me fais expliquer les règles de bases. Pourtant habituée à ce genre de baratin, j'étais loin de me douter des règles implicites qui y planeraient...

Ces règles sont de l'ordre de la plus haute IMPORTANCE!
Elles se résument comme suit :

1- Toujours savoir où sont les employés, et ce, même si les bureaux sont situés à l'arrière de la réception et qu'on n'y voit strictement rien, au besoin utiliser l'interphone pour harceler le personnel, des chiens renifleurs ou des lunettes à rayons X.

2- Ici impossible d'aller aux toilettes, si l'un des Big Boss vous cherche, vous devez immédiatement être disponible, (je soupçonne les employés de se shooter à l'Imodium). Malheureusement, Nadia a eu une rechute ce mardi après-midi, à cause de son égarement, Mr Big à eu son taxi 2 minutes en retard, pauvre Nadia, Time is business!

3- Toujours reconnaître le big boss quand il appel, même si l'afficheur indique un numéro confidentiel (ici utilisez vos dons de voyance ou téléphonez Jojo Savard) Et si vous osez demander qui appel, il se fera un plaisir de vous rappeler HAUT et vachement FORT pour que votre tympan résone jusqu'au Ouganda: "I'm the owner of this place and I sign your pay check!" Traduction en québécois : heille petite conne de réceptionniste sans diplôme qui grossit son cul sur mon matériel de bureau, vous me devez respect alors reconnaissez moi quand j'appel". Bah c'est vrai après tout, il doit justifier son costume Hugo Boss et le marbre qu'il a fait installer dans ses chiottes privées.

4- Surtout, ne pas faire répéter les gens, même si vous captez 1 fois sur 2 ce qu'ils vous disent à cause de la mauvaise connexion de leur cellulaire (ce n'est jamais de leur faute, c'est vous qui entendez mal!)

5- Ne jamais parler en français au Boss, ici la loi 101 est abolie, les affaires sont les affaires, on fait de l'argent en anglais (un nom comme le mien pourrait créer des syndromes d'allergie au patron, je m'efforce alors de bien prononcer le T devant Chantale)

Ce mercredi, j'ai enfreint les 5 règles en même temps, ce qui a fait éclater une méga bombe dans le bureau, j'ai cru que M.Big allait faire un arrêt cardiaque.

Conclusion : finalement, traiter les réceptionnistes comme de la merde semble un syndrome assez universel.


* Afin d'éviter toute ressemblance et d'encourir des risques de poursuites, nous avons préféré modifier les noms.

mardi, septembre 11, 2007

La honte!


Quoi faire de plus que de me chicaner moi-même? Avec ce qui est arrivé cette semaine, je devrais me terrer dans un trou et ne plus jamais ressortir tellement j'ai honte! Malheureusement, je crois que le problème est actuellement derrière l'écran et il commence par C ou T, tout dépendant comment vous prononcez mon nom.

Vendredi matin je me pointe dans une boîte d'intérim pour un super poste en communication médias.

-Vous êtes la candidate parfaite pour cette mission Mademoiselle, vous avez le profil, vous avez de l'expérience en radio et en plus vous avez une maîtrise, ce sont des atouts favorables, mais nous allons devoir vous demander un petit test de français.

-Un petit test, pif! Je vais vous passer ça les doigts dans le nez!

Insouciante, je n'avais même pas pris la peine de mettre mon petit kit de la parfaite interviewée tellement je sentais une victoire pour ce poste! Les petites dames de l'agence avaient l'air si enthousiasmes sur mon cas au téléphone que même si Michael Jean s'était presentée comme concurrente, je l'aurais battue a pleine couture tant ma dose d'hormones de fille en recherche d'emploi était a son comble.

À peine arrivée, les dames du recrutement ont jeté un oeil sur moi! Humm... Parfait a dit la blonde à la brune, elle ressemble même à celle dont nous avons le mandat de remplacer! Yé, j'ai ce qu'on appel avoir le profil de l'emploi! Allez mesdames, donnez-moi votre test a la noix qu'on vous donne votre commission et que je commence à travailler pour contribuer le plus vite possible a un renflouement de mon compte de banque (qui est de toute évidence, toujours en chute libre depuis mon retour de Paris).

Le petit test à la noix en question comportait six pages des plus beaux exemples d'exceptions de la langue française. Une heure allouée aux pures délices de grammaire et de conjugaison, le fantasme de tous les professeurs de français. Pas grave, me suis-je dite confiante, si la petite ronde à lunette à mes côtés a eu 44 sur 50, je peux bien le faire moi aussi et mieux! Méchament, j'ai même pensé qu'elle avait certainement dû être déconcentrée par l'odeur des croissants aux chocolats de la réceptionniste pour perdre ses six points. Mais, comme dans toutes bonnes fables de La Fontaine, l'histoire prouve qu'il ne faut pas sous-estimer les plus faibles (ici la petite ronde à lunette). Ainsi, la fourmi qui avait certainement travaillé fort son français pendant ses années d'études m'avait battue de plein fouet. Mes résultats d'examen furent catastrophiques pour ne pas dire funestes. Ils confirmèrent une réelle lacune dans l'écriture de ma langue maternelle. Illettrée ou victime d'un mauvais système d'éducation? À défaut d'avoir envie d'accuser la terre, je dois m'avouer coupable. Verdict : je suis trop paresseuse pour comprendre et apprendre, mais à quoi bon quand le correcteur d'orthographe fait si bien le travail?

Il ne me reste qu'une offensive! Me mettre au plan d'action 101. Finito la fainéantise! À partir de ce soir, je me tartine des dictées sur les pages du Devoir, me badigeonne de COD et d'adjectifs qualificatifs. Aucun correcteur d'orthographe ne sera accepté. Dans quelques semaines, Bernard Pivot va baver de jalousie!