jeudi, décembre 24, 2009

Le plus beau spot du monde


Il a fait tempête toute la journée, la cambrousse au Nord de Québec ingurgite à pleine bouches des pelletés de petits diamants. Ses banquises se font belles, rondouillardes pour le temps des fêtes. Gracieuses et dodus comme des baleines blanches elles dessinent d'imposants icebergs sur le bord des autoroutes, exposant leur parures glacées aux spectateurs par une étonnante exibition que font jaillir les rayons de la lune.

Ici c'est comme si la neige n'avait jamais cessé de tomber depuis des années. Blanc et doux, ces flocons s'empilent tel des fourures de lapin sur des couches cristalines qui crépillent au son du vent. C'est le moment propice pour une de ces interminables randonnées d'arrière-court en raquettes. Tu peux marcher tant que tu veux, me piaillent les oiseaux, tu n'arrivera jamais à la fin de cette piste! Je ne parle pas moineau, ni pic-mineur, ni chouette, ni aucun dialecte de toute la faune qui se trouve caché entre ces arbres. Ici c'est moi l'imposteure. Pirate des neiges, je viens voler du silence à ce panorama laiteux pour remplir mon intérieur d'une pause, d'un mutisme tellement long que ça fait peur. C'est si calme, aucun son, aucun bruit, on a simplement envie de décrocher, de toute façon, impossible de faire le contraire. On voit les étoiles. Pas des petits bouts lumineux entre les halos des luminaires de Montréal, de vraies étoiles, tellements grosses qu'on a l'impression qu'elles vont te sauter au visage comme des météorites.

Je suis au plus beau "spot du monde" proche du 47e parallèle. Où allez-vous? m'a demandé le chauffeur d'Allo Stop. Vous imaginez sa tête si j'avais répondu: au paradis? Je le vois déjà, il m'aurait suivit.. Pas question, des coins comme ça, on les garde pour soi.

Le plus beau spot du monde est refermé sur lui-même; cerné qu'il est de tous les côtés par la forêt, il n'ouvre sur rien. Mon spot est un concentré de beauté dans le creux d'un coin caché où l'homme n'a pas encore eu la fâcheuse idée de venir y mettre la hache pour y faire pousser un postiche de village composées de boutiques et de bébelles artificielles. Ici pas besoin de mots, simplement, le décors suffit, ça vaut tout les effets des films de Spielberg, tout les voyages du monde.

mardi, décembre 22, 2009

Enlarge your penis


Enlarge your penis ! Une fois de plus, je vois apparaître ce message dans ma boîte courriel, Grrr Pu capable! Non mais le mec qui envoie ça devrait comprendre qu’il envoie ça à une nana, célibataire à l’autre bout de l’Atlantique qui en a rien à foutre … Combien d’imbéciles ce font prendre à ce genre de courriel?
Si ça vous fait plaisir messieurs de flouer  votre argent dans ce genre d’absurdité, allez-y, prenez le forfait OR on vous la rhabille, remodèle, bichonne au grand complet, mais je ne suis pas certaine qu’avec votre nouvel ami, vous aurez plus de chance de voir la clique des nymphomanes d’Anne-Marie Lozique  et leurs poteaux domestiqués en animal de compagnie vous sauter dessus! Fini les grosses corvettes p’tite quéquette,  on roule en caravane ma Johanne, car pas besoin d’être mathématicien dans le monde des bas instincts:  Pénis = virilité, virilité = puissance, puissance = succès. Plus c’est gros mon champion, plus le client en redemande et plus tu montes ta cote R … la cote Requin….
Messieurs, on est entre nous , croyez-vous que les femmes font autant une fixation sur la taille de votre membre? Pas certaine-moi… Bon, nous avons tous une histoire de cul qui a mal tourné parce que le mec était disons… mal équipé… Désolée, ça ne se blogue pas ce genre d’histoire.  Mais ça, c’est plutôt exceptionnel et d’habitude, toute fille qui se respecte ne rappelle pas les mauvaises convives. Ok, on en rit entre copines, ça revient assez fréquemment en boucle dans les soupers de filles, mais de là à dire que nous en faisons une fixation.... Na! On perd beaucoup plus notre temps à chercher le dernier soutient gorge ultra remodelant, remontant, rembourrant, sans bretelle qui tient magiquement tout seul et qui vous fera  lever les yeux sur nous, lors du prochain 5 à 7 qu’à penser à ce que vous avez dans le pantalon. Et puis messieurs, si madame est toujours avec vous, c’est parce que le Don Juan qui sommeil en vous n’est pas si mal. Si on s’amuse à rire de votre bistouquette, c’est qu’on sait qu’on frappe sur votre point le plus sensible au même titre qu’on le devient  si vous faites un commentaire sur notre poitrine. Pour les éternels célibataires, je vous dirais, le problème ne vient pas de votre entre-jambe, oubliez ces courriels incongrus et investissez donc vos dollars dans un gym, des sous-vêtements décents, des cours de salsa ou tout simplement une bouteille de Listerine. Voilà, maintenant vous savez quoi demander au Père Noël.

dimanche, décembre 20, 2009

Syndrome du hamster


C’est la nouvelle année dans quelques jours, sortez trompettes, chapeaux et serpentins. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir me souhaiter pour 2010? Un emploi stable, un condo, éliminer ma dépendance au Tim Horton et aux 5 à 7... Bah non! Aujourd’hui, en me promenant sur la rue St-Denis, le top de la devanture commerciale montréalaise, où planent des idées-cadeaux inutiles, suremballées, surdimensionnées qui coûtent la peau des fesses et ses cafés remplis de petits couples cutes habillés en Simon’s qui brunch, j’essayais de me souvenir de mes jours de l’an d’antan.. De quoi avais-je envie à 10 ans à part de faire partie du village de Nathalie, de dévaliser la boutique Au Coton ou de sortir avec Joe Mcintyre des New Kids on the Block? À me fier à mon vieux journal intime (vous savez celui qui est en texture rembourrée avec des pages parfumées et une petite clé que n’importe qui peut ouvrir avec une bobépine, oui oui les filles on a tous eu ça), et bien dans mon cahier, j’ai remarqué que j’aspirais à tout, sauf à devenir ce que je suis maintenant, c'est-à-dire une éternelle indécise pas branché de l’extension plateau.

Bon bon, ne paniquez pas, c’est pas une apologie à la déprime que je fais (je vois déjà ma mère qui s’étouffe avec sa camomille en lisant ce post). C’est juste que, parfois, j’ai l’impression que la vie, c’est une immense game. Un jeu qui joue avec nos terminaisons nerveuses. À chaque fois que tu finis par comprendre les règles, ça fait un gros BIPPP… le mode d’emploi change et on recommence à zéro. Et cette année des retours à zéro, il y en a eu pas mal. J’appel ça, le syndrome hamster en cage..

Avez-vous déjà vu ces petites vermines s’amuser avec une roue, ça court, ça tourne, ça s’éjecte, pis ça revient, ça tourne, etc.. C’est sans fin... Tapez hamster roue sur Youtube vous en verrez des exemples, c’est hallucinant l’énergie qu’ils peuvent dépenser. Comme eux, j’ai l’impression d’être transporté dans un cyclone, sans avoir le temps de réfléchir, travail, boulot dodo, club, 5 à 7... tourne, tourne, tourne la roue, je m’éjecte quelque temps et je reviens tout aussi rapidement. Ainsi, la hamster que je suis terminera une fois de plus la nouvelle année sous le thème du repartir à zéro.

Amis rongeurs, en ces temps de réjouissance, sortez vos CD de la Bottine souriante, swignez un bon coup le soir du 31, faites comme moi, prenez des résolutions sous l’ivresse de l’alcool que vous ne pourrez pas tenir. Quand les 10 coups sonneront levez votre verre de champagne à cette année qui commence en chantant dans un état d’euphorie avancé, Tourne la page des Simards, ode aux années 80 (l’époque où la fille que je suis avait l’air de savoir plus ce que je voulais que maintenant). On réalisera tous collectivement le premier au matin en dégrisant, sur le futon d’un ami, sur le bol d’une discothèque ou dans le lit d’un étranger que même si on revient perpétuellement à la case départ et qu’il n’y a pas toujours de 200$ sur la case GO comme au Monopolie, qu’en un an, on a quand même fait du chemin et que le plus intéressant nous attend….

lundi, décembre 14, 2009

Célibataire, mais j'me soigne...

Tu cherches l’impossible Chantale, mais non pourquoi dis-tu ça ? Magalie, engloutissait son interminable sac de M&M et se penchait vers moi pendant les bandes annonces pour me questionner une fois de plus sur ma vie sentimentale. Bien regarde toi, tu sors en boîte à tout les week end, tu rencontres plein de monde par ton boulot, t’as des amis vraiment gentils et intéressants et toi tu ignores tout ça, tu a plein de bonne occasion de rencontrer un gars et tu ne le fait pas, tu es trop difficile! Elle m’énerve quand elle fait ça! Madame a 30 ans, elle est depuis cinq ans avec le même connard et se permet de jouer à la psychologue à deux sous pour juger ma vie de célibataire. J’ai juste envie d’être un peu seule…. Pas vrai glousse t’elle entre deux morceaux de chocolat. Si tu continue, tu va finir vieille et ridée, sans rien … Voilà je bouillonne, il ne m’en fallait pas d’avantage pour avoir envie de lui faire avaler son sac de M&M et de lui faire sortir les rouges par les yeux, un à un. Mes amies sont en majorité en couple, elles font des enfants, possède une maison, une carrière et pense majoritairement que dans la vie, tu n’es rien si tu n’as pas au moins trois de ces choses là. Mais rends- toi à l’évidence, ça fait combien de temps que tu n’as pas embrassé un gars… ferme là! Que tu n’as pas juste accepté de prendre un verre en tête à tête? Boucle là! Un café… Ahhh elle m’énerve, ok tu as quelqu’un à me présenter, c’est ça? Je la vois venir avec ses questions…. Bah tu te souviens de Paul ? Il vient de se faire laisser par Anne… Putain, ce n’est pas vrai, elle va ne pas essayer de me caser avec son meilleur ami qui vient juste de se faire larguer…. Magalie, ton pote, Il est chauve, il ne fait pas de sport et zappe quand il mange. Tu vois, tu es tellement difficile! Pas vrai, je suis réaliste et je ne suis pas une bouée de sauvetage pour tes amis en détresse! Elle s’empresse de me donner le Elle Québec qui traînait par hasard (mon œil) dans son sac à main, tiens y’a un article pour les filles comme toi… Bravo, Docteure Mailloux  et que font les filles comme moi? Et bien elles sont supers critiques sur les mecs, ne savent pas ce qu’elles veulent. Wow  c’est vraiment recherché comme études, alors tu peux me dire ce qui cloche avec moi ? Bah, selon le spécialiste de l’article, tu es trop difficile avec toi-même alors tu le reflète ta personnalité sur ta recherche d’homme. Chuttt, le film commence, je lirais ton foutu article demain… n’empêche qu’elle commence à me faire réfléchir celle-là….

vendredi, décembre 11, 2009

Copenhague vs Montréal

Pour notre petite planète, qui en a trop besoin...
Samedi 12 décembre,14h Square Philips Montréal
Info


Les rêves...



J’ai rêvé de toi cette nuit, ça m’a fait drôle, maintenant cinq ans que tu es partie et mon cerveau n’arrive toujours pas à imprégner le vide de ton absence. Dans mon rêve on mangeait  d’énormes biscuits en forme de macaron, je sens encore l’odeur de vanille flotter dans la pièce et la crème me couler entre mes doigts. Comme deux gamines on s’empiffrait, cachées entre les portes d’armoires pour ne pas que ma mère nous surprenne. En me réveillant j’étais certaine qu’on avait passé la veillé ensemble, j’étais prête à te téléphoner pour te proposer un café ou une bière, étrange comme je sentais ta présence.
Les rêves comme ceux-là sont traitres, comme des escrocs ils vous entraînent dans des moments délectables,  pour mieux s’effacer au petit jour et vous laisser bredouille sur votre faim. Peut-être que ton spectre avait  quelques chose à me dire, me prévenir…Quoi ?  Je dois arrêter de bouffer des sucreries? Je cache quelque chose à ma mère? Que je devienne pâtissière?… J’ai beau consulter le dictionnaire des rêves, je n’y trouve rien…Je crois simplement que tu me manquais et surtout  qu’il faut que j’évite de me coucher le ventre plein, digestion oblige.
Toujours est-il que ça fait toujours du bien de te revoir, peut importe la façon, peut importe le moment…


mardi, novembre 24, 2009

Les moments parfaits

Mais les moments parfaits
Repartent au petit jour
Car rien de moins certain
Que les tristes humains.
Et on attend Qu’ils reviennent toujours,
Mais les moments parfaits
...Ne reviennent jamais.
J’adore cette chanson de Jean Leloup,
C’est vrai, les moments parfaits ne reviennent jamais, comme les moments merdiques d’ailleurs……Mais justement Monsieur Leloup, n’est-ce pas le pouvoir éphémère des moments qui leur donne autant de prestige? Le fait de les vivre qu’une seule fois et de les voir partir au petit jour en sachant très bien qu’ils ne reviendront jamais, cruelle évanescence. La douceur d’un baiser si attendue, la beauté d’un paysage de voyage, la joie de réussir devant l’effort acharné, si nous pouvions remâcher ces moments en boucles, et s’en gaver comme bon nous semble, pour nous complaiser à défaut de vivre notre petite vie peinarde et ennuyante, je ne suis pas certaine qu’ils auraient la même importance, le même petit gout sucré, onctueux, emmiellé qui existe.
C’est le fait de les vivre qu’une seule fois et d’aimer s’en rappeler qui rend ces moments si idylliques, on se les rejoue en film dans notre tête, on les embellie,on y ajoute de la musique et des fleurs (non pas vous, vous ne faites pas ça ? Dommage…)essayez, ils seront encore plus parfaits… Mais aussi on les oublie, car on continue à vivre… et d’autres moments encore plus parfaits effaceront les parcelles des derniers pour prendre leur place, c’est la beauté de la chose… Ce qui compte, c’est de ne pas manquer ses moments et de les vivre à fond à la seconde où ils passent (hors de moi Dalai Lama).

mercredi, novembre 04, 2009

Down d'automne

C'est comme dans la vie, tu te lèves un matin et tu te dis : aujourd'hui c'est le grand jour! Je vais réaliser un tas de choses, être la fille la plus chouette de la terre, la Cinderella de la rue Henri-Julien !

Et puis non. Non! C'est pas comme ça que ça marche. Tu ne rencontreras pas le grand amour, ni de fée clochette pour réaliser tes voeux. Tu ne gagneras pas à la loterie , tu n'auras pas de coup de téléphone d’un vieil ami qui t’invitera à lui rendre visite dans sa villa à Miami. T'as même pas d’amis à Miami.

C’était comme ça dans mon party d’Halloween ce week-end. On attend le grand jour, on se déguise et on réfléchit à son costume pendant des heures. Et puis non. Non! Arrive au jour J en plein dans l’action entourée de beau monde et tu ne suis pas la danse…Même si le DJ joue de la musique des années 80, même si le sosie de Micheal Jackson est là et que tes potes dansent sur les comptoirs! Même si une fausse infirmière en bas résille te bourre la gueule de prozac, rien à faire, le down est bien incrusté (bon ok, l'infirmière n'avait pas plus de vrai prozac qu'une vraie poitrine et Micheal n'était pas plus vrai qu'il ne l'était avant sa mort). Toujours est-il que j'avais les blues, un down oppressant, aussi pénible que de voir Tremblay se faire réélire comme maire de Montréal , un down qui t’avale les émotions, que veux-tu !

Si tout le Québec est en psychose avec la H1N1 cette semaine, moi j’ai attrapé un autre virus peut-être aussi dangereux, l’envie de végéter, et malheureusement il n’y a pas de vaccin! Vlan paf boum dans les dents, j’ai le down de l’automne. C’est comme ça, on se réveille un matin et on a l’impression que ça prendrait un hélicoptère pour se sortir du lit. Même si Angel’s Mama me faisait des pankakes dans ma cuisine, je ne sortirais pas le bout de mon nez. Dessous l’épaisse catalogne qui me sert d’abri tempo pour dormir, je suis bien, j'ai envie d'hiberner et pour longtemps... Visiter Morphée c’est un truc que je me suis permis de faire, depuis trop longtemps...

samedi, octobre 24, 2009

Chacun cherche son ours,

L’hiver arrive, bientôt un grand lainage de neige va recouvrir les rues de Montréal, une partie du St-Laurent se glacera à nouveau et les crazy carpets effarouchés reprendront leurs escapades folles sur le Mont-Royal. D’ici quelques semaines la populace va sortir ses tuques à pompon, ses pantoufles en fantex tricotés par grand-mère, une partie tombera en état végétatif d’hibernation, coagulant tel des lucioles en manquent de lumière sur leurs pauvres recharges de soleil accumulées durant l’été.

Le froid d’octobre des derniers jours annonce les futurs mois d’hiver. Il sonne surtout l’alarme à qui veut passer les prochains mois au chaud, qu’il est le temps de se trouver partenaire, ou ce que j’appel un ou une ours de compagnie. Une boule chaude et confortable avec qui hiberner, quoi de mieux qu’un ours pour se réchauffer ?

C’est à ce moment que les exs débarquent, c’est impressionnant au mois d’octobre! :
-Salut, tu fais quoi? Tu m’en veux? Je m’ennuie de toi, j’ai été con et bla-bla-bla....
Même Angèle Dubeau avec son vison n’est pas aussi professionnelle qu’un ex qui revient te rejouer sa sérénade...Pathétique comment ils ressurgissent... Mais comprenons-les, c’est tellement plus facile et confortable de retomber dans une tanière connue, surtout l’hiver. Six mois c’est longs, mieux vaux enfiler des vieilles chaussettes de laine, c’est peut-être un peu usé, mais la texture est agréable et surtout ça pique moins. Allez! juste pour cet hiver, l’année prochaine on les jettera et on en achètera des neuves!

dimanche, octobre 18, 2009

5 à 7

23 heures, club branché du centre-ville, j’en suis à mon quatrième verre de bulles. Du Michael Jackson roule à la planche dans le bar, impossible de s’entendre à travers cette cacophonie, mais j’aime l’endroit, le monde s’amuse, les gars sont beaux, la musique est bonne. Avec un ou deux jeux d’éclairage de plus et trois pom pom girls, on est a peu de frais d’une pub de Labatt bleue.

Je commence à sentir l’effet de l’alcool sur moi comme une tondeuse sur un de terrain de baseball, ça décoiffe! Impossible de compter sur le McDo avalé en quatre bouché au coin de la rue pour éponger l’effet des spiritueux, mon corps est trop fatigué, il laisse l’alcool m’assaillir. Je dois arrêter maintenant, car je vais dangereusement : 1-commencer à dire des conneries et 2- ne pas être capable de rentrer travailler demain. Oups, mes jambes vacillantes me rapportent qu’il déjà trop tard, tant pis pour les conneries, personne ne m’entend de toute façon. Pour la suite, j’assumerais demain entre deux rendez-vous avec la machine à café.

Tel un Guy Laliberté en orbite, je laisse mes idées vagabonder, je m’amuse à regarder le terrain de chasse et surtout ma collègue se faire draguer par un mec de 15 ans son ainé, le pauvre, vaudrait mieux pour lui de s’acheter un billet de loto (il a certainement lu le livre le secret et ne sait pas encore que c’est de l’arnaque).

Sans m’en rendre compte, mon esprit divague. Est-ce l’effet de l’alcool, de la lune ou mes états d’âme du moment? Je ne sais pas, mais ça roule drôlement dans ma petite tête (pendant que les départements de mathématique et des bonnes manières sont temporairement fermés, le département de philosophie lui, roule à plein canon) :même si le bar est rempli à craquer (impossible de se rendre aux toilettes en bas de 20 minutes, tellement il y a des gens à contourner), j’ai l’impression qu’on est tous un peu seuls ici. Seuls à chercher à se caser, à se sentir moins isolés. Seul à chercher quelqu’un avec qui passer l’hiver pour hiberner et se coller bien au chaud. Plus la musique est forte, moins on réfléchit à notre isolement, plus les verres sont gros, plus les gens sont beaux et surtout plus on oublie qu’on n’est pas en couple, qu’on est dans un tas d’unités comme nous qui cherche le chiffre magique 2.

Ça me rappelle le fameux Poupées russes de Klapiche, où Romain Duris et ses copains se demandent pourquoi ils n'ont pas encore trouvé l'âme sœur. Paumés, ils virevoltent de relation en relation, de fête en fête à travers une vie d’adulte qui leur colle mal à la peau. Peut-être est-ce ça ma génération, elle subit cette trop grande liberté qui nous transforme en automate. Minuit arrive, je ne sais toujours pas, je vais me prendre un autre drink, on en reparlera tantôt.

lundi, juin 22, 2009

Voyages, voyages...

Il me regarde tristement dans son coin, misérable, il me fait la gueule en pleurnichant depuis deux jours...

-Tu avais promis!
-Oui, je sais... mais les choses sont plus compliquées...
-Comment ça compliqué? Nous devrions être sur le plage en ce moment, les deux pieds dans le sable, ton nouveau bikini sur le dos, une Margarita à la main avec une rasta de mecs bronzés qui danse comme des Dieux en faisant la file pour te mettre de la crème sur le dos! Qu’est-ce que t’attends?

Ha il m’énerve! Mais il a raison.... Je le regarde d’un air débiné, pendu au mur, ses cordons à moitié arrachés, ses écussons de voyages sur le dos, ça me désole... Son parcours est le mien, et lui il a envie de continuer...

Je m’étais promis que dans les 24 premières heures de mes vacances j’allais avoir les deux pieds dans l’avion, un « road trip ». Ça, c’était la devise de la T’Chantale motivée, celle qui voulait faire comme dans la publicité. Vous avez certainement vu l’annonce, trois gars prennent une carte, un jeu de dard et ils décollent en direction où la petite flèche tombe! (Ensuite il enfourche un super 4 x 4 et trois belles filles les attendent à l’arrivée, dans mon cas, je skip ce bout...) J’avoue, j’ai fait la trouillarde, j’ai abandonné l’idée, j’avais trop peur de tomber sur Ongunquit ou le Nunavut, mon facteur chance n’étant pas à son apogée en ce moment, je n’ai pas tenté...

Finalement, je vais rester encore quelques jours au Québec, question de faire un choix élucidé sur mon nouveau parcours et faire le pein de crème solaire... Mais j’y pense, c’est quand même la St-Jean Batiste bientôt! À défaut de boire une téquila sur la plage et de baragouiner un espagnol impec, je vais m’humecter le gosier de Labatt Bleue, chantonner avec deux, trois Chinois Vive le Québec libre ! Comparer à la télé, le show de Montréal et celui de Québec...

jeudi, juin 18, 2009

La fin du commencement...

Ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le commencement de la fin. Mais, c'est peut-être la fin du commencement.... (Winston Churchill)

Alors, qu'est-ce qui vient après la fin du commencement?
Après la fin d'un contrat de 13 mois?


Synopsis: T'Chantale parcourt la même ligne de métro pour se rendre au boulot, fréquente le même gym et incrustre son clavier des mêmes miettes de muffin depuis plusieurs mois... Tellement, qu'elle a fini par s'installer dans la routine et commencé à lire le journal de Montréal, boire du café à l'eau de vaisselle et croire en son horoscope. Mais, après plusieurs mois de bons et loyaux services chez Dparterres, l'heure de la retraite a sonné pour cette prolétaire de 31 ans. Sa vie de solitaire est bouleversée , comment va-t-elle survivre à ce nouveau départ ?

* (par grâce son directeur vient lui offrir une copie du Devoir en cas d'urgence afin que les neurones ne lui ramollissent pas....)

À suivre

mardi, juin 16, 2009

I VS E



Après avoir empiffré une tablette de chocolat, écouté un épisode de beauté désespéré et m’être claqué deux tisanes à la camomille pour me calmer, je me sentais toujours aussi mélancolique. Réaction de survie, j’ai pris le téléphone et composé mon 911 d’urgence, mon vieil ami de gars a décroché. Vous savez ce que j’aime avec les amis I, c’est qu’on peut arrêter de leur téléphoner pendant deux mois, refuser de les voir un soir, boire de la bière comme des défoncés avec eux et bitcher sur leur nouvelle copine, jamais ils ne vous feront la gueule et ne vous diront que votre vernis à ongles n’est pas coordonné avec votre pantalon.

Ma question à l’interlocuteur I fut longue et stupide, sa réponse fut courte et impulsive ...

Fille paumée : dit, est-ce que ça fait looser de ne pas avoir d’emploi, de chum, de maison, d’enfants et des dettes d’études à 31 ans?

Meilleur ami I en panne de compassion : Bah tu l’as choisi!

Tu l’as choisi! Ha les gars, toujours aussi nuls quand il est question de remonter le moral à une fille! Un petit coup de franchise et vlan dans les dents. Entre choisir entre les commentaires de I et une claque sur la gueule, faut parfois choisi la claque, c’est brutale, mais après coup on oublie.... Mais bon, je l’avais bien cherché! J’ai bredouillé que mes pâtes allaient coller et j’ai raccroché pour téléphoner mon numéro 2 d’urgence l’amie E.

Vous savez ce que j’aime chez les copines de filles c’est qu’elles décrochent à tous les coups, peuvent vous entretenir en conversation pendant des heures, vous dire quoi porter à deux heures d’un rancard, elles sont toujours dispo à écouter TOUT!

Ma question fut courte, la réponse fut longue :

Fille paumée : Est-ce que je suis aussi looser que je le pense?

Réponse d’une amie E en hausse de compassion : Ben voyons donc Chantale, tu le sais bien, c’est temporaire, c’est une question de jours avant que Pierre Carle te téléphone pour t’offrir un poste de directrice adjointe, par lequel tu feras le « front page » du magazine 7 jours que Brad verra à New York dans un café entre deux capucinos, ce dernier pris d’un élan de coup de foudre fluchera Angelina pour te demander en mariage. Ton ex exposé à tous ces tabloïdes et traité d’imbécile par son groupe de pairs, va s’en mordre les doigts et te supplier de revenir avec lui. Tu vas voir tu vivras heureuse avec beaucoup d’enfants tout en gardant tes abdos et ta poitrine d’enfer...

- Ouais, super Mary Popins, je te laisse dans ton royaume de Walt Disney, mes pâtes vont coller....

Finalement, je pense que je vais me claquer une troisième tisane à la camomille, fouiller dans mes placards pour voir s’il ne reste pas de vieux biscuits aux pépites de choco et regarder sur Youtube d’anciens clips de François Pérusse pour me faire rigole un peu.

mardi, mai 26, 2009

Deux ans...

Deux ans déjà, jours pour jours, sur les ailes d'un monstre blanc et vert, je partais au pays des fromages. Sac au dos, 30 kilos de bagages, c'était l'aléa et la promesse d'une nouvelle vie!
-Avez-vous, vous-même fait vos bagages, avez-vous, avec vous des objets tranchants, êtes vous bien la personne sur ce passeport, côté hublot ou couloir, m'a demandé la poupée Barbie à l'embarquement. -OUI, NON, OUI, COULOIR!!! Foutez-moi la paix, je veux entrer dans ce putain de vol et partir le plus loin possible...

Tout ça aurait pu ressembler à l'extase, mais c'était surtout la merde, je dois le dire. Tout ça était la conséquence d'une relation qui n'a pas fonctionné. Comment pouvais-je savoir que Monsieur allait me larguer à quelques heures du grand départ, valises et PVT à la main, après avoir dépensé autant d'énergie pour tenter de le rejoindre. Tant pis pour lui pauvre con, mais tant pis aussi pour moi pauvre conne, car je n'avais plus vraiment d'endroit où aller, peu de contacts, pas d'emploi, pouvais-je descendre plus profondément dans cette galère? Ça ressemblait à un pastiche de Bridget Jones, sans budget avec une comédienne mals préparée, du mauvais goût à la puissante 10, même John Travolta n'aurait pas voulu y jouer le rôle d'un livreur de pizza.

Comment, moi qui ai toujours les deux pieds sur terre, j'ai pu être aussi inconsciente? Rester au Québec? Impossible, mon appartement était sous-loué, mon 4% imprimé, ma remplaçante trouvée et j'avais fait la veille un party de départ bien arrosé. Avec tous ces éléments ensemble, je ne pouvais plus reculer. De toute façon, je n'avais même pas la force de battre en retraite. Il valait mieux partir que de répondre aux questions et de me promener devant mes proches avec le mot "looser" écrit sur le front. Mon orgueil de fille a été plus fort, j'ai écouté la voix au micro " : les passagers du vol KL 207 sont priés de se diriger au quai d'embarquement! Robotisée, c'est ce que j'ai fait...

Direction Charles de Gaule : "Vive le Québec libre" Il était effectivement libre! Jamais de mes trente petites années d'expérience de vie, cette liberté n'avait été aussi présente et m'avait aussi ébranlée. J'en avais le mal de l'air, l'avion aurait pu chuter à ce stade, plus rien ne pouvait m'étonner.

En Premiere classe de Zoom Arline. Je me souviens, j'avais les yeux en larmes comme une gamine à qui on venait d'enlever son ours en pluche. Déconcertée, ma collègue de gauche n'a rien compris à mon histoire, elle pensait que je venais de quitter l'homme de ma vie, "mais non connasse, je viens le rejoindre, mais il ne m'attend plus.... Du genre dring, dring, il n'y a plus de correspondant sur la ligne.... "Par pitié, elle m'a quand même offert son verre de vin, un liquide à vaisselle imbuvable, il faut bien aller en France pour que sur le vol on vous serve un vin américain... Remède miracle toutefois ingurgité en deux gorgées, rapidement il a fait son effet, j'ai fermé les yeux et sans réfléchir je suis arrivée à la tour Eiffel.

7 heures plus tard, j'étais sur le quai du train, j'ai fait la courageuse, téléphoné d'anciennes copines, quémander des nuits sur des sofas inconfortables et la suite vous la connaissez (facile vous n'avez qu'à relire ce blogue en commançant par la fin)... Oui il y a des jours comme ceux-là qu'on n’oublie pas, on se sent tellement petite dans ses chaussures... Mais heureusement, il y'a aussi les autres jours qui se suivent qui font grandir...

dimanche, mai 10, 2009

Phoques!



Vous avez certainement vu la charmante presse que nous font nos amis européens en ce moment : « embargo sur le phoque, une chasse déclarée comme cruelle et répugnante », quelle blague! Bardo doit jubiler d’un malin plaisir en ce moment, elle qui depuis des années s’amuse à salir le Canada et à désinformer le publique avec des discours et des vidéos de chasses qui draineraient l’émotion de n’importe quel coeur insensible. La pauvre concernée, ne semble pas comprendre qu’elle est désuète et que la chasse aux blanchons est interdite depuis déjà longtemps. Ce que diffuse la vedette française et ses amis, sont des images au goût de canular qui ne servent qu’à accroître la popularité de cette vieille peau molle à court d’admirateurs. Il faudrait rappeler à Mme Bardo que la survie des phoques n’est pas du tout menacée, mais que les poissons le deviendront si on laisse les phoques continuer à se multiplier à cette vitesse. Nous oublions aussi dans ce débat, les milliers de familles canadiennes des collectivités côtières, qui tirent de 25 à 35 % de leurs revenus annuels de cette chasse.


Expliquez-moi, ce qu’il y a de plus barbare à tuer une bête dans son environnement naturel, qu’à suspendre un poulet par les pattes dans un abattoir avant de lui couper le cou avec une lame? Surtout que beaucoup de volailles ne voient même pas la lumière du jour et restent confisquées à une cage sans pouvoir bouger, gavées aux hormones avant de terminer froides dans un petit contenant de pâté... D’accord de la neige immaculée de sang, ce n’est pas très beau à voir, on dirait presque des scènes de génocides quand les hélicoptères prennent des clichés d’en haut. Mais quand on résonne par émotion, comme semble le faire l’Union européenne sur ce sujet, il n’y aurait pas de façon acceptable de tuer un animal.

dimanche, avril 26, 2009

Le Barbec


Ha... l'été! Si la saison des amours est de retour pour les Québécois, pour Chantale ça signifie surtout"la saison du barbecue". À défaut de cruiser, je cuisine. Ça me permet de choisir les légumes, de varier le menue sans culpabilité et de me servir autant que je veux sans jamais être déçue (j'en profite, car en tant que fille, j'ai droit à ce genre de réflexion à la Louis Morisette).

Rien de mieux qu'une dizaine de potes réunis, des T-bones et des saussices de chevreuil à profusion (pouvez-vous croire que je suis une ancienne végétarienne) et une bonne caisse de Cheval blanc. Voilà le fantasme de tout bon Québecois qui se respecte lors des jours où il fait plus de 20 degrés. Car, quand le Québec se dépouille de son épais manteau blanc, tel que les tulipes au printemps, on voit apparaître sur les balcons et cours arrière, des centaines de BBQ qui s'exhibent et n'attendent qu'une bombonne neuve pour leur donner enfin un nouveau souffle.
S'il y en a qui partent à la chasse d'un partenaire de lit, vous avez juste à aller dans un 5 à 7 chez Edgar le vendredi soir pour en voir de pathétique exemple (ou la porte Rouge pour certain), moi je pars à la recherche d'un ou des partenaires de B.B.Q. J'ai fluché maître Kamasutra pour le saucissier William. Quoique pour ceux qui ont l'esprit tordu, on reste dans le même registre .

Attention messieurs, celui qui sera attirer mon attention aura spatule à la main, Steven Raiclen comme meilleur ami, il saura concocté n'importe quelle marinade avec ses fonds de frigo et surtout possèdera l'objet de convoitise, un 60 000 Btu de préférence. Y a t'il quelque chose de plus sexy qu'on homme qui sait manier son BBQ?