dimanche, octobre 18, 2009

5 à 7

23 heures, club branché du centre-ville, j’en suis à mon quatrième verre de bulles. Du Michael Jackson roule à la planche dans le bar, impossible de s’entendre à travers cette cacophonie, mais j’aime l’endroit, le monde s’amuse, les gars sont beaux, la musique est bonne. Avec un ou deux jeux d’éclairage de plus et trois pom pom girls, on est a peu de frais d’une pub de Labatt bleue.

Je commence à sentir l’effet de l’alcool sur moi comme une tondeuse sur un de terrain de baseball, ça décoiffe! Impossible de compter sur le McDo avalé en quatre bouché au coin de la rue pour éponger l’effet des spiritueux, mon corps est trop fatigué, il laisse l’alcool m’assaillir. Je dois arrêter maintenant, car je vais dangereusement : 1-commencer à dire des conneries et 2- ne pas être capable de rentrer travailler demain. Oups, mes jambes vacillantes me rapportent qu’il déjà trop tard, tant pis pour les conneries, personne ne m’entend de toute façon. Pour la suite, j’assumerais demain entre deux rendez-vous avec la machine à café.

Tel un Guy Laliberté en orbite, je laisse mes idées vagabonder, je m’amuse à regarder le terrain de chasse et surtout ma collègue se faire draguer par un mec de 15 ans son ainé, le pauvre, vaudrait mieux pour lui de s’acheter un billet de loto (il a certainement lu le livre le secret et ne sait pas encore que c’est de l’arnaque).

Sans m’en rendre compte, mon esprit divague. Est-ce l’effet de l’alcool, de la lune ou mes états d’âme du moment? Je ne sais pas, mais ça roule drôlement dans ma petite tête (pendant que les départements de mathématique et des bonnes manières sont temporairement fermés, le département de philosophie lui, roule à plein canon) :même si le bar est rempli à craquer (impossible de se rendre aux toilettes en bas de 20 minutes, tellement il y a des gens à contourner), j’ai l’impression qu’on est tous un peu seuls ici. Seuls à chercher à se caser, à se sentir moins isolés. Seul à chercher quelqu’un avec qui passer l’hiver pour hiberner et se coller bien au chaud. Plus la musique est forte, moins on réfléchit à notre isolement, plus les verres sont gros, plus les gens sont beaux et surtout plus on oublie qu’on n’est pas en couple, qu’on est dans un tas d’unités comme nous qui cherche le chiffre magique 2.

Ça me rappelle le fameux Poupées russes de Klapiche, où Romain Duris et ses copains se demandent pourquoi ils n'ont pas encore trouvé l'âme sœur. Paumés, ils virevoltent de relation en relation, de fête en fête à travers une vie d’adulte qui leur colle mal à la peau. Peut-être est-ce ça ma génération, elle subit cette trop grande liberté qui nous transforme en automate. Minuit arrive, je ne sais toujours pas, je vais me prendre un autre drink, on en reparlera tantôt.

1 commentaire:

jipp a dit...

il fait réfléchir ce billet