lundi, novembre 26, 2007

Love generation


Pourquoi l'amour est si compliqué m'a demandé Brad, devant notre quatrième verre de vin et ma magnifique banane flambée. C'est souvent comme ça, quand Brad veut me faire part de ses états d'âme nous allons au japonais sur Jean-Talon aux banquettes roses en plastiques ringards et nous discutons jusqu'à ce que le sommeil nous tire à la porte ou jusqu'à ce que les serveurs montent les chaises sur les tables et changent la musique kitch asiatique pour du vieux Bon Jovi. Mais ce soir avec cette délectable assiette entre les mains, sa question avait le même impact de Kyoto sur les conservateurs (un je-m'en-foutisme absolut). J'étais beaucoup trop concentrée à mastiquer ma pâte pleine de sucre et à mon petit plaisir personnel que de sortir la psychanalyste a cinq sous en moi pour aider mon copain dans sa crise existentielle.

- Mais pourquoi ça fait si mal, insista-t-il? .... He... mal ouais... mais ça fait du bien quand même, de temps en temps, non? et les petits papillons, ça compense d'une certaine façon pour le trouble que ça donne ensuite, sinon personne ne tomberait en amour? (tiens vlan dans les dents, je vais pouvoir continuer mon bonheur)

Je ne suis pas d'accord a t'il renchérie par un large soupir en cherchant ma compréhension....

Ouais, bon tu viens juste de terminer une relation, alors pourquoi t'essaierais pas d'oublier Mademoiselle D par une autre? Tiens, pourquoi ne pas t’ouvrir quelques dossiers et d’y apposer l’étiquette amusement ? Et si tu arrêtais de chercher pendant quelque temps et que tu vivais seul? L'idée d'être seul, ne semblait pas du tout réjouir mon copain et même si a serveuse venait royalement de se planter avec deux tasses de thé derrière le bar offrant aux jeunes messieurs sur les banquettes un spectacle de genre « wet hot t-shirt gratuit», Brad revenait sans cesse sur ses questions sans signaler aucun signe d’intérêt au show qui se produisait devant nous.
Plus je mastiquais, plus je me questionnais et plus ma banane perdait subitement de l’intérêt À bien y penser, je crois que Brad en est au syndrome de beaucoup de jeunes de notre génération, celui qu’on qualifie « les poupées russes ». Il est à la recherche de cette dernière et minuscule petite poupée qui sera à jamais l'amour de sa vie, tout comme les personnages du film de Klapish. Petit à petit, il ouvre ses boîtes, en souhaitant arriver à la plus petite, mais la plus précieuse. Toutefois, s’il en restait d’autres... mais s’il venait de manquer la bonne? Perdre sa chance ou continuer? Une quête effrénée de l’âme soeur qui ne semble jamais se terminer. Brad venait de mettre le doigt sur un énorme vacuum, ayant pour cause la trentaine, la recherche d’une vie parfaite, d’un emploi parfait et du couple parfait et qui s’exprime justement par trop d’interrogations et qui gâche malheureusement les bananes flambées.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Un bon Klaplisch vaut mieux qu’une séance de voyance chez dame soleil non ? Si si je le pense car, soit ce grand, talentueux et reconnu réalisateur a de l’avance sur nous, pauvres trentenaires déchus ou célibataires pour certains, et sur la réflexion de l’amour, les réponses à nos questions sentimentales de toutes sortes, soit c’est un visionnaire, un devin qui sait déjà ce qui nous attend. Dans tous les cas, on ne peut pas lui reprocher de ne pas connaitre les jeunes de notre génération et nos principaux problèmes existentiels.
Pour nous, trentenaires, et oui déjà, nous devrions, si nous voulions lire notre avenir sentimental, et au lieu de se payer une séance à 50 euros chez mère voyante, attendre son prochain film, suite et fin de la trilogie, de l’Auberge Espagnol et des Poupées Russes, ou la présumée et l’espérée vie amoureuse de Romain Duris.
Et oui, moi qui suis un homme, comme dirai Polnareff, j’ai pu m’identifier à Monsieur Duris et j’attends avec impatience mon avenir amoureux dans son prochain film.

Ses films posent les bonnes questions : Comment allons-nous finir, marié, pacsé, concubiné, colocaté, désespéré….seul ? La réponse sera forcement dans la trilogie. Forcement hein ? T’as intérêt mon salaud !
Mais voulons-nous réellement voir notre avenir. Le succès de ton prochain film, mon cher Klapisch, repose uniquement sur notre volonté à vouloir voir notre avenir amoureux et oui ! Uniquement. Ca te fou les boules ça hein ?
Car, une fois le film vu, deux réactions sont possibles : la première tant espéré : OUF je vais être heureux… hein Klaplisch je vais être heureux, tu l’as dit qu’j’aurai deux enfants merveilleux et une femme qui fera tout pour moi…ou bien alors, un refus catégorique de la conclusion de ce navet, de cette croute du siècle et une totale remise en question de ce mauvais réalisateur, incompétent, stupide et névrosé.

Pourquoi cette quête de l’amour ? Pourquoi sommes nous si dépendant de l’amour ? N’est ‘il pas le plus beaux des plus beaux des mots et des sentiments ? Nous voulons tous y croire, mais l’incertitude, la dépendance de l’amour, lorsque l’on est jeune ou moins jeune, nous rend malheureux. Et puis les baffes, les expériences, les erreurs de vie nous guident vers notre destin qu’il soit seul, et oui, il faut aussi l’admettre et se résigner pour certains d’entre nous ou, et nous l’espérons presque tous, amoureux.