mercredi, août 08, 2007

Insouciante T'Chantale


Depuis mon retour à Montréal plusieurs de mes amis m’ont dit : « ça prend des couilles pour tout laisser tomber et partir ». Moi je qualifierais le tout par insouciance. L’insouciante Chantale en a eu la preuve aujourd’hui...

Premier téléphone du matin : la compagnie artistique R m’offre une entrevue, à condition que je sois éligible au programme de réinsertion d’emploi du gouvernement. Ok, motivée je me pointe au merveilleux centre d’emploi de mon quartier. Un choc! Moi qui pensais qu’au Complexe Desjardins on voyait du drôle de monde, en l’espace d’une heure, tous les personnages de Virginie et des Simpsons y était rassemblés : un cocaïnomane en manque faisant les 360, une serveuse, habillée en serveuse qui sentait la patate frite à plein nez voulant retourner à l’école, un chauffeur de taxi victime de raciste, un couple de p’tit gros avec le même chandail inscrit « we like to chill » (j’ai un doute qu’ils attendaient pour du BS) et une dame en bigoudis avec Snoopy le chien sans queue qui lichait les bas de pantalon de la serveuse, habillée en serveuse.

J’attendais patiemment avec mes nouveaux amis en regardant la p’tite dame aux bigoudis offrir des peppermints au punk à côté de moi (je me demandais surtout s’il allait accepter la boule rose à saveur de Pepto-Bismol ou lui voler sa sacoche). Après une heure d’attente et deux cafés Tim Horton, la préposée est venue me chercher. Devant ma motivation et mon emballement pour le poste, elle m’a gentiment remise sur terre (ce qui a eu pour effet de faire descendre rapidement mon spin de caféine), dans son vocabulaire impec, elle m’a fait comprendre que j’étais trop qualifiée pour l’emploi que je convoitais...Merde! « Vous savez, je prendrais une personne avec un DEC en administration, pas une maîtrise » Première pensée : la regarder droit dans les yeux et lui dire : ha ha, c’est une blague j’ai juste un DESS en secrétariat, depuis des années je mens sur mes diplômes et ça marche, je suis aussi bonne que Léonardo dans Catch me if you can hein? Mais non... J’ai fait mon air de fille battue et j’ai dit : OK, mais je fais quoi là? Je peux vous inscrire à une formation de trois semaines à temps plein qui vous indiquera comment rédiger votre CV et faire une entrevue devant une caméra... À ce moment j’ai pensé aux sosies des émissions de Virginie et des Simpson qui attendaient dans la salle et je me suis demandé : Aie-je vraiment envie de passer 160 heures à jouer à me trouver un emploi avec eux? Aie-je vraiment besoin d’utiliser les taxes des contribuables pour savoir faire mon CV? Non, j’ai des amis en RH qui s’en sont déjà chargés, merci. Vous avez un autre choix? Continuez à postuler et appliquez au chômage qu’elle m’a répondu...

Le chômage... Mais tout d’abord, il faut voir avec eux si vous êtes éligible.. Ouin, j’ai fait ma petite enquête, même si on paie au gouvernement des prestations, ça ne veut pas dire que nous sommes aptes à y disposer. Ainsi, le site du gouvernement donne 40 motifs pouvant justifier le départ volontaire. Je vous épargne l’énumération. Cependant, après lecture, il n’existe pas de raison justifiant, l’insouciance, les coups de tête et les voyages. Le seuls motif valable pour expliquer mon départ serait l’article 24 : Problème de transport sérieux! C’est vrai comment venir travailler à Montréal, si je suis en France? Mal prise, je pense tenter le motif 9 : déménagement en vue d’un mariage prochain. Ainsi, je pourrais me connecter à un site de rencontre (Meetic, genre) et je me trouve un p’tit Français tout con, prêt à mentir ...Quelqu’un se porte volontaire?

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